Ce 18 juin 2025, au tribunal de Paris, se tient le procès d’Anasse Kazib, poursuivit pour « apologie du terrorisme ». Ce militant SUD Rail, porte-parole de Révolution permanente (RP), est mis en cause pour quatre tweets sur Gaza. « C’est le procès de la criminalisation du soutien à la Palestine », résume Elsa Marcel, avocate d’Annasse Kazib et militante de Révolution permanente, dans une interview. Un autre militant de RP a également été convoqué pour les mêmes motifs. Ce procès s’inscrit dans une tendance répressive à l’œuvre depuis le 7 octobre 2024. De nombreux militants d’organisation de gauche et de syndicats ont été mis en cause, voire condamnés (voir notre article sur le procès de Jean-Paul Delescaux, secrétaire général de l’Union départementale CGT 59) pour ce motif.
L’inflation des procédures pour « apologie du terrorisme » s’explique en partie par une circulaire du ministère de la Justice, en date du 10 octobre 2024, qui insiste sur l’importance de condamner les provocations à la haine et les apologies du terrorisme « dans un contexte de hausse des propos antisémites sur internet », mais qui a bien souvent servi à criminaliser toute expression de solidarité à l’égard de la lutte du peuple palestinien. Les enquêtes ont également laissé grande ouverte la porte du fichage militant. Dans le cadre de l’enquête pour « apologie du terrorisme », le cheminot a ainsi subi un long interrogatoire « avec sept pages de questions sur sa vie, ses opinions, ses camarades et les organisations dans lesquelles il milite », rappelle une tribune de soutien à Annasse Kazib publiée le 25 avril 2024.
Révolution permanente entend en faire une tribune politique poui dénoncer le génocide à Gaza et le comportement de l’Etat français dans la période. Rendez-vous est donné le 18 juin à 12h devant le Tribunal de Paris. Des rassemblements auront lieu dans d’autres villes, comme, Marseille, Bordeaux et Toulouse.
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